Qui, au Canada, a le plus fait fructifier ses investissements depuis l’introduction des comptes d’épargne libre d’impôt (CELI), en 2009 ? Voici les gagnants de la Grande Course au CELI.
25 fév. 2015 par Julie Cazzin de MoneySense
Tout le monde aime l’excitation que procure une bonne course, et les petits investisseurs n’y échappent pas. C’est pourquoi le magazine MoneySense a lancé, en 2013, la première Grande Course au CELI : un concours destiné à déterminer qui, au Canada, avait le plus fait fructifier ses investissements depuis l’introduction des comptes d’épargne libre d’impôt, en 2009. Puisque tous avaient profité des mêmes droits de cotisation — 31 000 $ —, la lutte était équitable.
Pour la deuxième année de suite, MoneySense s’est donc lancé à la recherche d’investisseurs qui avaient joué gros pour faire fructifier rapidement leur argent. Les gagnants de 2014, un couple, ont réussi à faire croître leurs investissements jusqu’à plus de 1 million de dollars !
N’importe qui au pays pouvait s’inscrire, et sur la soixantaine de candidatures reçues, les six personnes dont les soldes étaient les plus élevés au 31 octobre ont été retenues. Ils révèlent ici leurs stratégies et ce qu’ils entendent faire avec l’argent amassé.
Rick et Maureen O’Hanley Doucette, de Kelowna, en Colombie-Britannique, aiment prendre des risques. Ils ont acquis des milliers d’actions d’une minuscule société à micro capitalisation pendant toute la période de six ans. Nita Sproule, de Calgary, a préféré se concentrer sur l’achat d’actions de grandes sociétés aux reins solides.
Notons que le CELI des six gagnants ne constitue qu’une petite portion de leur portefeuille — souvent moins de 10 %. Ils sont donc prêts à prendre des risques, sachant qu’ils ont des investissements plus sûrs dans leur REER, le régime de retraite de leur entreprise ou leurs comptes non enregistrés. « Le plus grand risque consiste à conserver l’argent de son CELI en espèces ou en CPG, et à se priver de le faire croître ; c’est le cas de 80 % des personnes qui y cotisent », dit Jason Heath, planificateur financier agréé de Toronto. Il recommande aux investisseurs de détenir des actifs à forte croissance ou générateurs de revenus, afin de profiter pleinement de l’allégement fiscal.
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Rick Doucette et Maureen O’Hanley Doucette, de Kelowna (C.-B.)
CELI de Rick : 516 297 $
CELI de Maureen : 509 784 $
Stratégie : tout investir dans un seul titre spéculatif
Lorsqu’ils ont ouvert leurs comptes CELI, Rick Doucette, 47 ans, et sa femme, Maureen, 46 ans, ont opté pour une stratégie qui leur permettrait de faire des gains importants. L’occasion s’est présentée en 2010, après que le couple eut parlé avec un proche à qui l’on avait confié la tâche de gérer une entreprise au bord de la faillite. « Cette société était moribonde, mais nous estimions qu’elle allait survivre, dit Rick, qui est conseiller financier. Nous avons donc acheté des actions. »
Kelso Technologies (TSX : KLS) était une toute petite entreprise qui faisait preuve d’un grand leadership, mais elle avait désespérément besoin de liquidités. Rick et Maureen ont fait des recherches sur ses produits, parmi lesquels figurent de nouvelles technologies et des produits plus sécuritaires pour les wagons-citernes. « L’industrie ferroviaire n’avait pas beaucoup changé en 70 ans », dit Maureen, qui dirige sa propre entreprise de communications tout en élevant les trois enfants du couple. « Le temps était venu de revoir la réglementation. »
Le couple a décidé d’acheter 100 000 actions à 10 ¢ chacune. Il a également acheté 50 000 bons de souscription qui lui donnaient le droit d’acheter des actions supplémentaires à 17 cents. (Les bons de souscription sont semblables aux options d’achat d’actions : ils donnent à un investisseur le droit d’acheter des actions à un prix prédéterminé pendant une période fixe.) Ces bons ont joué un rôle déterminant dans l’enrichissement du couple, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du CELI. « Quand les actions ont atteint 18 cents, nous en avons transféré pour 5 000 $ dans nos CELI et avons payé l’impôt sur les gains en capital », dit Maureen, dont le CELI ne contient aujourd’hui que des actions de Kelso. À mesure que les actions prenaient de la valeur, Rick et Maureen en transféraient autant qu’ils le pouvaient dans leurs CELI.
La catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic, en 2013, a fait croître la demande pour les produits de Kelso, et le prix des actions a augmenté de nouveau en 2014 lorsqu’elles ont été inscrites à la NYSE MKT (une Bourse américaine pour les actions à faible capitalisation).
Au 31 octobre 2014, les actions de Kelso se négociaient à un peu moins de 6,53 $ chacune. Rick en détient 79 100 dans son CELI, et Maureen en a 78 100, totalisant des sommes de 516 297 $ et de 509 784 $. Le couple est convaincu que l’entreprise sera un jour rachetée et il est déterminé à conserver toutes ses actions jusque-là. « Nous croyons que l’action de Kelso pourrait monter jusqu’à 25 $, dit Rick. Nous sommes patients et nous allons attendre. »
Le couple prévoit diversifier ses CELI dans trois ans et se tourner vers des actions génératrices de revenus ainsi que des fonds communs de placement, tout en restant à l’affût d’autres occasions ayant un potentiel de forte croissance. À plus long terme, il voit grand. « Nous comptons transférer une partie de l’argent que nous rapportera la vente de nos actions de Kelso dans une organisation caritative que nous gérerons nous-mêmes, dit Maureen. C’est ce que nous avons vraiment hâte de faire. »
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